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De quoi parle-t-on?
Il s’agit de créer dans des conditions expérimentales des embryons mixtes composés de cellules humaines et porcines. L’implantation de ces embryons dans des truies porteuses permettrait le développement de chimères porc-humain qui devront servir de donneurs d’organes pour l’être humain.

Dans ce but, une publication, parue début 2017, décrit comment une équipe de scientifiques composée de chercheurs travaillant aux États-Unis, en Espagne et au Japon, a introduit des cellules souches humaines dans des embryons de porcs et de bovins. Ces cellules humaines ont alors participé chez le porc au développement embryonnaire et se retrouvèrent ensuite dans divers tissus des embryons. Les embryons, composés de cellules humaines et porcines, furent implantés dans l’utérus de truies porteuses et purent s’y développer pendant trois à quatre semaines. Bien que certains embryons présentaient un développement normal, la plupart avaient un développement fortement perturbé. Afin d’obtenir des organes utilisables pour la transplantation, il est prévu de manipuler le génome des embryons de porc par édition génomique. Ces manipulations devraient améliorer la compatibilité des organes produits dans ces chimères pour la transplantation et bloquer le développement de certains organes chez le porc, comme par exemple le cœur, afin d’obtenir des organes purement humains à partir de ces embryons mi-homme, mi-cochon.

Qu’est-ce qui pose problème?
Les chercheurs affirment que ce projet présente un intérêt médical, mais celui-ci ne s’est pas encore matérialisé à l’heure actuelle. Il faut surtout s’attendre à ce que ce type de recherche ait des effets négatifs considérables : non seulement il fait augmenter encore le nombre d’expériences menées sur des animaux, mais il risque surtout de faire de plus en plus de l’être humain un objet d’expérimentation. Il est donc à craindre que cette évolution sape et fragilise considérablement la protection de la dignité humaine.

Pour plus d’informations:
Les risque de voir apparaître de nouvelles maladies est considérable. Ainsi, des rétrovirus endogènes ancrés dans le génome humain et animal pourraient trouver pendant le développement embryonnaire des conditions idéales pour s’adapter en sautant la barrière entre les espèces. Grâce à la technologie CRISPR/Cas, les chercheurs tentent maintenant d'éliminer les rétrovirus endogènes inactifs de l'ADN des porcs. À cette fin, un groupe de scientifiques a modifié plus de 60 gènes dans des embryons de porcs - dix fois plus que jamais auparavant chez un autre animal. Il est donc possible d'intervenir dans le génome de tous les organismes vivants, de manière rapide, simple et simultanée grâce aux nouvelles méthodes de génie génétique. Il est donc essentiel de réglementer ces méthodes selon la loi sur le génie génétique, afin que les applications potentielles sur l'homme et les animaux soient soumises à une évaluation appropriée des risques à l'avenir.

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